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Le monde change et on n'y comprend rien ! Écologie, géopolitique, économie, technologie, société... On décrypte.

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Par Julien Devaureix
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On se connait ?!

Une question de points de vue.

Jambo !

Ça veut dire bonjour en Swahili

Et si l’on parlait un peu de points de vues

Oui, je ne vous ai pas beaucoup écrit ces derniers mois. Et comme vous êtes des dizaines de milliers à me dire que ça vous manque, je m'y remets.

C'est que j'avais besoin de prendre un peu de recul et de ralentir. Mais le problème, c'est qu'une fois qu'on a ralenti, on se dit qu'on est finalement plutôt mieux en petites foulées et on a du mal à retrouver un rythme de rentrée. J'imagine que vous voyez de quoi je parle…

Cet été (c’est déjà loin), j'ai donc autant que possible essayé de ne pas trop réfléchir et surtout de ne rien produire. Et à mon grand étonnement, le monde n'en a pas été vraiment troublé. Tout a continué exactement comme avant, c'est comme si mon activité n'avait finalement aucun impact. Ça alors ?!

Forcément, cette réalisation ne m'a pas poussé à me précipiter sur mon clavier dès la rentrée… Mais bon, à la demande générale, me revoici. ;)

Un point de vue sur les points de vue

1/ Lors des JO, ça m'a fait un bien fou de me laisser aller à une forme d'insouciance que je n'avais pas connue depuis des lustres. Décider de changer d'angle de vue, de ne plus regarder que du sport, un joli spectacle, des gens heureux, et de ne plus me soucier du reste… Remettre des œillères, ne pas voir ce qui se passe ailleurs. Et si c'était la clé du bonheur ? À quoi ça sert de me faire des nœuds au cerveau et au ventre, de vouloir tout comprendre, de faire des sacrifices (même petits, je ne suis pas un ange) alors que tout le monde s'en fout ?

J'ai pas mal cogité sur cette parenthèse de légèreté qui ne résout rien mais qui fait du bien, sur le fait volontairement se couper des choses angoissantes, sur les choix conscients ou inconscients d’angles de vue. Je ferai sans doute bientôt un épisode sur ce sentiment de futilité ou d'impuissance que beaucoup de ceux qui se préoccupent de la société connaissent.

2/ Je me suis intéressé aux réactions que la partie "woke" de la cérémonie d'ouverture a suscitées, notamment à l'international. Lors du direct, je n'ai pu m'empêcher d'imaginer ce qu'allaient en penser les Américains puritains, le monde musulman, et l'ensemble des non-Occidentaux pour qui un défilé de travestis n'était pas forcément associé à Paris et à la France. Je n'ai pas été déçu.

De mon point de vue, c'était une belle cérémonie, créative, ouverte, avec un brin de provoc certes (l'esprit français pourra-t-on dire), mais réussie.

Mais du point de vue d'autres, elle illustrait la décadence de l'Occident : une "femme à barbe", un tableau religieux moqué, le cavalier de l'apocalypse sur la Seine… Chaque chose a été interprétée selon ce filtre "woke" et les explications apportées par les organisateurs n'ont évidemment rien pesé. (par exemple dans la vidéo de la chaîne Redacted : https://www.youtube.com/watch?v=tcaXIyDCS3s&t)

3/ J'ai dîné avec un adepte de ce qu'on appelle les “théories du complot” ; et je me suis retrouvé totalement démuni. Je vous en parle dans l'épisode d'intro de la série sur la connaissance ici : https://www.sismique.fr/post/connaissance-01-intro-origines-de-la-connaissance-en-grece-antique

D'un certain point de vue, les sujets de démocratie, d'écologie, de liberté, de géopolitique, etc… sont tous liés dans un grand ensemble apparemment cohérent : celui d'un complot international woke visant à installer une dictature mondiale (pseudo-verte). Le constat que je fais est que nous sommes au-delà du débat d'idées, la vérité n'est plus "partageable". Les adeptes de Trump le croient innocent et honnête, victime d'une cabale, on pense que personne n'a jamais marché sur la Lune (et les livres sur le sujet se vendent bien), etc… et aucun argument ne pourra être efficace pour faire vraiment douter.

C'est pour ces différentes raisons que j'ai ressenti le besoin de faire une série sur l'histoire de la connaissance, sur ce qu'on appelle l'épistémologie. Car ces questions sur la nature du réel, sur la vérité, sur l'importance des points de vue et sur comment les dépasser, ne sont pas nouvelles, loin de là. Je suis donc reparti à la base pour vous proposer un parcours chronologique des idées clés sur le sujet. C'est un très gros travail évidemment, mais il me semble important, et d'abord pour moi. Cela me donne un bagage supplémentaire pour mieux comprendre cette crise de la confiance qui s'aggrave sous nos yeux chaque jour.

Je reviendrai bientôt aux interviews bien sûr, mais j'alternerai dorénavant avec quelques réflexions personnelles, des points d'étape. J'espère que ça vous plaira.

À creuser

Le cobalt est un élément crucial dans de nombreuses technologies de batteries lithium-ion, qui sont utilisées dans la plupart des appareils électroniques grand public tels que les téléphones portables et les ordinateurs portables ; et plus récemment, dans les véhicules électriques. Près des trois quarts du cobalt mondial sont extraits en République démocratique du Congo (RDC). Cependant, la majeure partie du cobalt raffiné (le minéral utilisé dans les produits finaux) dans le monde est produite en Chine. Vous pouvez le constater dans le graphique, qui montre la part de chaque pays dans la production mondiale de cobalt extrait et raffiné en 2021.

NB : Bien que les technologies de batteries lithium-ion utilisant du cobalt soient dominantes aujourd'hui, des compositions chimiques alternatives de batteries n'utilisant pas de cobalt émergent.

Source : https://ourworldindata.org/data-insights#fifth-most-recent-data-insight

À méditer

On veut la liberté aussi longtemps qu'on n'a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprématie.

Friedrich Nietzsche. “Par-delà le bien et le mal" (1886), aphorisme 211

On reconnait bien là la vision cynique de Nietzsche sur la nature humaine et le pouvoir. Autrement dit les idéaux nobles comme la liberté sont souvent des moyens pour atteindre le pouvoir, plutôt que des fins en soi. Et une fois le pouvoir obtenu, les individus ou les groupes cherchent à l'étendre et à dominer plutôt qu'à promouvoir la liberté pour tous. A contextualiser dans la philosophie plus large de Nietzsche sur la "volonté de puissance", un concept central dans son œuvre. Il considère que le désir de pouvoir et de domination est une force motrice fondamentale dans la nature humaine et dans la société. Sans blague ! ;)

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Et en bonus - quelques liens

https://www.arte.tv/fr/videos/118581-000-A/attaque-du-7-octobre-l-enquete/

https://www.arte.tv/fr/videos/118586-000-A/israel-et-gaza-une-annee-en-enfer/


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Julien Devaureix Hôte du podcast Sismique, auteur de l'essai "Le monde change et on n'y comprend rien".
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