Dzień dobry !
Ça veut dire bonjour en polonais.
Et si l’on parlait un peu de notre cerveau
Atchoum
Vous savez, c'est cette chose un peu molle que l'on trouve sous notre crâne, bien au chaud, et qui nous permet de réaliser tout un tas de choses, comme, par exemple rester en vie.
Pourquoi s'intéresser au fonctionnement du cerveau ?
Je dois avouer qu'après avoir passé 1H30 à discuter du sujet avec Sébastien Bohler, je ne suis pas tout à fait sûr de la réponse. Pourtant, notre cerveau est un objet fascinant, certainement l'une des entités les plus complexes que l'évolution ait produites. Après tout, n'est-ce pas le siège d'une forme de conscience bien particulière, totalement unique dans le monde vivant, capable d'inventer des outils de plus en plus sophistiqués, de peindre la Joconde et de détruire la planète (j’exagère, je sais…) ?
S'intéresser au cerveau humain, c'est questionner le fonctionnement d'une des structures les plus importantes de notre époque, celle dont découlent nos pulsions, nos idées, nos émotions et, en fin de compte, nos comportements qui, ensemble, modèlent le monde physique pour le meilleur ou pour le pire. Quelle zone s'active lorsque nous faisons l'amour ou que nous avons peur ? Quels neurotransmetteurs sont produits lorsque nous mangeons du chocolat ou recevons une notification sur notre smartphone ? Pourquoi avons-nous certaines parties en commun avec des dinosaures et d'autres seulement avec les grands singes, et qu'est-ce que cela révèle sur nous ?
En préparant ma dernière interview, je me suis rendu compte à la fois de l'étendue des connaissances que nous avons accumulées sur notre cerveau, mais aussi du grand niveau d'incertitude lié aux neurosciences. Le rôle de la dopamine, par exemple, fait débat : elle est présentée par certains (dont S. Bohler) comme participant à un "circuit de la récompense", alors que d'autres la décrivent comme une substance associée à une simple erreur de prédiction. On peut aussi citer les débats d'experts entre ceux qui distinguent clairement le rôle de telle ou telle aire cérébrale et ceux qui préfèrent la vision composite de l'organe. Et d'ailleurs, doit-on isoler totalement le cerveau du reste du corps sachant que l'on trouve aussi des neurones autonomes dans le cœur et les intestins ?
Bref, c'est complexe, et c'est une science par ailleurs encore jeune.
En fin de compte, il faut en revenir à la question qui nous intéresse : pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ? D'où vient-il que nous semblions incapables de changer nos comportements collectifs (et souvent individuels) alors que ceux-ci provoquent des choses que nous ne souhaitons pas ?
C'est la question de départ de S. Bohler dans "Le bug humain" puis récemment dans “Striatum”, et il choisit donc de se pencher sur la structure de notre cerveau pour tenter d'y répondre.
La réponse n’est pas simple mais (spoiler alert !) elle ne peut pas être réduite à notre nature (et l'intéressé en arrive d'ailleurs à cette conclusion). La preuve en est qu’il existe en effet des hommes et des femmes qui parviennent à contrôler leurs pulsions, qui souhaitent décroître ou même ne pas avoir de descendance, qui ne sont pas avides de puissance, des spécimens qui pourtant ont aussi hérité de gènes venant d’aussi loin que les “obsédés du toujours plus”.
Ceci étant, nous avons effectivement une manière humaine d'être au monde, qui s'est configurée durant des milliers d'années dans un contexte très différent de la modernité. Et il en résulte par exemple que nos raisonnements sont presque toujours biaisés, que nous sommes davantage guidés par nos pulsions, nos passions et nos émotions que par la raison et qu'une partie inconsciente joue un rôle majeur dans ce que nous pensons et faisons.
Mais le drame moderne ne réside pas tant dans la nature de notre cerveau que dans le fait que, petit à petit, des structures ont été mises en place pour exploiter ces biais au service d'un projet de croissance sans limite, sans d'ailleurs forcément avoir conscience de la nature du projet et surtout de ses conséquences éventuelles (c'est-à-dire le dépassement des limites planétaires).
La bonne nouvelle, c'est que notre cerveau autorise toute sorte de comportements, parmi lesquels la retenue, la solidarité, l'empathie, le soin... Il s'agit donc de regarder ce qui empêche l'émergence d'une société basée sur ces manières d'être et d'agir d'advenir et de réfléchir à ce qu'il faudrait faire pour qu'elle soit possible. .
En résumé, comprendre le cerveau c’est bien, mais comprendre tout ce qu’il y a autour c’est encore mieux (si vous voulez gagner du temps, il y a un livre sympa là-dessus).
Si vous n'avez pas le temps d'écouter l'épisode 133, vous trouverez plus bas les enseignements essentiels. Et voici les liens vers d’autres épisodes en lien avec la cognition et nos comportements:
Albert Moukheiber : https://www.sismique.fr/post/93-sommes-nous-rationnels-albert-moukheiber
Olivier Sibony : https://www.sismique.fr/post/74-le-jugement-humain-est-il-fiable-olivier-sibony
Thibaud Griessinger : https://www.sismique.fr/post/71-inaction-ecologique-notre-cerveau-en-question-thibaud-griessinger
David Colon : https://www.sismique.fr/post/85-nos-cerveaux-sous-controle-david-colon
À creuser (c’est le cas de le dire…):
L'industrie pétrolière moderne remonte aux années 1850, lorsque Edwin Drake a creuse un puit de d'environ 20 mètres en Pennsylvanie (USA) et a commence à pomper jusqu'à 20 barils par jour de ce qui allait devenir le précieux "or noir". Cependant, malgré un départ précoce par rapport à une grande partie du reste du monde, les États-Unis étaient plutôt en mode "petits joueurs" sur le marché mondial du pétrole durant une grande partie du XXe siècle. Mais cela a bien changé, et ce n’était pas prévu.
En effet, si vous deviez téléporter quelqu'un depuis l'apogée de l'importation de pétrole en l'an 2000 jusqu'à nos jours, il aurait du mal à croire que les États-Unis sont devenus un exportateur net de pétrole.
La révolution du schiste est souvent applaudie pour avoir grandement contribué à ce nouvel essor pétrolier américain, car la fracturation hydraulique (ou "fracking") a débloqué d’immenses réserves de pétrole et de gaz auparavant inaccessibles, ou tout simplement inabordables. Cette technique sophistiquée consiste à injecter un mélange liquide - généralement de l'eau mélangée à du sable et des produits chimiques - dans les fissures de la roche de schiste, créant ainsi des failles et élargissant les espaces, permettant ainsi au pétrole et au gaz autrefois prisonniers de remonter à la surface.
Dans les faits les USA ont donc repoussé leur “peak oil" et les inquiétudes énergétiques de la fin des années 2000 ont été balayées d’un revers de main. La prophétie capitaliste semble se réaliser : “il n’y a pas de problème ressources que l’innovation ne puisse résoudre”.
Sauf que c’est certainement un peu plus compliqué que ça.
Je vous invite à visionner cette excellente vidéo de Nate Hagens à qui j’ai piqué la métaphore de la paille que j’utilise régulièrement en conférence : https://www.youtube.com/watch?v=DpcjHqXYrFs
Pour aller plus loin je vous recommande le livre “Or noir” de Matthieu Auzanneau (un ancien invité du podcast ici et ici )
À méditer
Ce que nous désignons toujours par « opinion publique » ne repose que pour une part minime sur l'expérience personnelle et sur les connaissances des individus; par contre, elle est en majeure partie suscitée, et cela avec une persévérance et une force de persuasion souvent remarquable, par ce qu'on appelle « l'information ». De même que les convictions religieuses de chacun sont issues de l'éducation, et que ce sont seulement les aspirations religieuses qui sommeillent au coeur de l'homme, ainsi l'opinion politique de la masse est l'aboutissement d'une préparation de l'âme et de l'esprit souvent incroyablement opiniâtre et profonde. - Adolf Hitler
Et en bonus
La pauvreté extrême est définie comme vivre en dessous du seuil de pauvreté international de la Banque mondiale, fixé à 2,15 dollars par jour. Ce chiffre est ajusté à la fois pour l'inflation et les différences de coût de la vie entre les pays - c'est l'équivalent de ce que 2,15 dollars pourraient vous acheter aux États-Unis.
En Chine, en 1981, 97 % des habitants des campagnes vivaient dans une pauvreté extrême. Même dans les villes, cela concernait plus de 70 % de la population. Depuis, une forte croissance économique a permis à des centaines de millions de personnes en Chine de sortir de la pauvreté extrême, d'abord dans les villes, puis dans les campagnes. En 2020, la proportion de personnes vivant dans une pauvreté extrême, tant dans les zones urbaines que rurales, était bien inférieure à 1 %. On appelle ça le “miracle chinois”.
Evidemment le coût environnemental est énorme, mais ça c’est une autre histoire…
Quoi retenir de l’épisode 133
Le cerveau possède un système de récompense situé dans le striatum, qui nous pousse à rechercher le plaisir et la gratification.
La dopamine, un neurotransmetteur, joue un rôle clé dans ce système en étant libérée lors de comportements plaisants.
Il est important de distinguer la dopamine des autres neurotransmetteurs comme la sérotonine et les opiacés.
Le striatum et la dopamine sont des éléments centraux dans la compréhension de nos comportements et de notre motivation à toujours vouloir plus.
Le principe de croissance est inhérent à la vie et peut expliquer certains comportements humains. Les humains ont développé des stratégies de reproduction différentes de celles des autres espèces, ce qui leur a permis de s'affranchir des limites imposées par le reste du vivant.
Le développement du cortex cérébral humain a permis aux humains de trouver des solutions techniques et culturelles pour dépasser les limites du vivant.
Le bug humain réside dans le fait que les humains sont conditionnés par leurs pulsions de croissance et de reproduction, mais qu'ils ont la capacité de se restreindre grâce au cortex préfrontal.
Le système économique et social actuel encourage les comportements impulsifs et la surconsommation en exploitant les faiblesses du cerveau humain.
Il est possible pour les individus de se libérer de ces pulsions et de se restreindre en développant leur conscience et en utilisant des outils comme la pleine conscience. L'effet Coolidge et la diversité des partenaires sexuels peuvent activer le système de récompense du cerveau.
L'addiction alimentaire peut être qualifiée d'addiction comportementale et est liée à la stimulation du système de récompense.
La limitation du désir et la régulation du striatum sont des enjeux importants pour éviter la surconsommation.
La question de la liberté individuelle et de la croissance économique est complexe et nécessite une réflexion approfondie.
La restreinte culturelle peut être un moyen de limiter la consommation excessive dans un contexte d'abondance matérielle.
La coopération conditionnelle et la solidarité sont des clés pour limiter la croissance et partager les pertes collectives.
La recherche de plaisir peut être satisfaite par des activités immatérielles telles que la culture, l'art et l'altruisme.
La connaissance du fonctionnement du cerveau peut aider à reprendre le contrôle de ses comportements.
La transition vers la sobriété nécessite des choix politiques courageux et une remise en question des valeurs dominantes.
Il est possible de retrouver du plaisir dans un monde de décroissance en se focalisant sur des sources de plaisir immatérielles.
La politique joue un rôle essentiel dans la transition vers la sobriété et la remise en question des modèles de croissance. La liberté est un concept complexe qui nécessite une réflexion approfondie.
Il est important d'expliquer les enjeux liés à la liberté et de choisir les contraintes que l'on s'impose pour être réellement libre.
La question de la liberté est toujours d'actualité, même dans une société où la vérité est remise en question.
Nb : résumé proposé par Chat GPT
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