Une de mes préoccupations qui me préoccupe lorsque je ne suis pas vraiment occupé, c’est de tenter de répondre à cette question existentielle : qu’est-ce qui nous entraîne ?
On pourrait la formuler autrement : qu’est-ce qui fait tourner le monde ?
Certains diront avec une certaine gravité, que c’est la gravité… Littéralement notre planète tourne parce qu’elle est soumise à une des 4 forces fondamentales de l’univers que Newton a mise en équation (F = Gm1 m2 / r2) et nommée “loi de la gravitation universelle” en 1687.
Einstein nous expliquera un peu plus tard qu’en fait la gravité n’est pas vraiment une force “magique” mais simplement la conséquence de la déformation de l’espace-temps par la masse des corps. Comme quoi même quand on pense avoir tout compris… ;)
Qu’est-ce qui structure la marche du monde ?
Il n’y a évidemment pas de réponse évidente et surtout pas de réponse simple. Pour Schopenhauer c’est la “volonté universelle”, pour Spinoza avant lui c’était le conatus, concept d’ailleurs assez proche (« Chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévérer dans son être. »), pour les croyants c’est le plan divin, que sais-je encore.
Il y a quelques temps j’avais été convaincu par un de mes invités pour qui la quête de puissance était une des forces fondamentales qui pouvait expliquer non seulement l’aventure humaine mais même le développement de la vie. Voici le passage de mon livre qui en parle (partie sur la dynamique des systèmes)
Selon le journaliste américain Richard Heinberg, tout être vivant cherche à maximiser sa puissance, afin de pouvoir continuer à jouer et se reproduire (pour permettre à l’espèce de continuer la partie). Concrètement, une lutte de chaque instant a lieu pour trouver des ressources énergétiques, et les individus qui parviennent à obtenir des surplus ont un avantage comparatif indéniable. Le jeu est fait de rapports de forces et de dynamiques de compétitions et de collaborations entre les joueurs (individuels ou en groupe). Ce principe est structurant dans la nature et est un des moteurs de l’épopée humaine. Notre espèce n’a eu de cesse de chercher et de trouver des moyens d’augmenter sa puissance. L’histoire peut être lue comme une course permanente pour un contrôle ou un accès aux ressources. Nietzsche (encore lui !) estime que cette « volonté d’accroître sa puissance » est le but fondamental de toute pulsion. Géopolitique, politique, jeu économique, rapports sociaux : une même dynamique.
Cette partie est suivie d’autres élucubrations sur “la théorie des jeux”, la “reine rouge”, etc… mais comme vous avez déjà lu mon livre évidemment, je ne m’étends pas. ;)
Récemment je suis tombé sur une équation que je trouve particulièrement intéressante bien qu’elle ne soit évidemment qu’une modélisation imparfaite.
Pouvoir = compréhension juste + ressources
Le pouvoir, ou la puissance, c’est la capacité que l’on a à pouvoir modifier le monde selon ses propres désirs. C’est donc une chose que l’on apprécie assez naturellement, que l’on valorise et que l’on recherche.
Si l’on veut monter dans la hiérarchie d’une organisation, c’est pour pouvoir décider de plus de choses, être davantage écouté, être autorisé à orienter l’action d’autres personnes, c’est pour éprouver le plaisir d’orienter le cours des choses selon nos propres idées, c’est augmenter son pouvoir.